Edvige... Combien ce prénom a fait couler d'encre ces dernières semaines... Sous ce prénom se cache en effet un nouveau fichier, une base de données autorisant le ministère de l’intérieur à collecter toute une série d’informations notamment sur les personnes publiques (politiques, syndicales, associatives, religieuses) ou encore sur certains individus (ou groupes) "susceptibles de porter atteinte à l’ordre public".
La polémique a vite enflé, ce fichier permettant notamment d'inscrire les préférences sexuelles ou la religion si l'on en possède une. De même, les mineurs de plus de 13 ans étaient susceptibles d'être fichés. Il va de soi que ces dispositions ne peuvent que choquer dans un monde où les libertés civiles semblent s'amenuiser de jour en jour et l'opinion publique s'habituer peu à peu...
En effet, si l'on dépasse la question de la définition difficile des caractéristiques d'un individu "susceptible de troubler l'ordre public" ou des informations inutiles et discriminatoires, il en reste une qui n'a été abordée que trés tard dans le débat et qui me semble pourtant être la pierre d'achoppement de nos libertés dans la société actuelle. L'action politique, syndicale, associative ou religieuse, par définition au service des autres, justifie-t-elle le fait d'être fiché(e) ? L'engagement auprès de nos concitoyens devient-il une tare, une caractéristique primale de la délinquance obligeant à ficher et surveiller soigneusement tout individu qui osera agir ?
Au travers de cette question, on ne peut que s'inquiéter de cet acharnement et parallèlement du fait que ce premier point, la simple création d'un tel fichier, n'ait pas choqué de prime abord. Avant tout débat sur les caractéristiques d'Edvige, les critères d'acceptation ou non d'un tel dispositif, c'est sa seule existence qui aurait du poser problème. Si pour le gouvernement de Nicolas Sarkozy, agir au sein de la société, s'engager devient une source de suspicion, il y a matière à craindre de nombreuses autres dérives.
Actuellement, le gouvernement semble reculer non pas franchement mais plutôt derrière un écran de fumée afin vraisemblablement de créer d'autres solutions du même acabit, peut-être plus discrètes mais non moins dangereuses pour les libertés civiles. La viligance est de mise et le combat continue... Pour signer la pétition, rendez-vous ici.
Jean-François CAUCHE
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