Chers camarades,
Au cours des semaines passées, j’ai eu plaisir à venir à votre rencontre, aux quatre coins de la France
Ce vote est essentiel. Il intervient alors que nous vivons une très grave crise financière et économique. Il intervient aussi à un moment paradoxal. Jamais nos idées n’ont été autant d’actualité et, pourtant, jamais nous n’avons autant peiné à nous faire entendre. D’un côté, notre conviction que la puissance publique doit prendre toute sa part dans la régulation du marché est reprise par tous, même par Nicolas Sarkozy qui en a fait le fil conducteur de ses derniers discours – mais pas de ses actes ! De l’autre côté, le Parti est encore trop souvent perçu comme un parti cacophonique, au sein duquel les décisions ne sont pas toujours respectées.
Notre première responsabilité, en tant que militants, est de nous rendre aux urnes dans nos sections : seul un vote important donnera à nos orientations politiques et à nos propositions la légitimité incontestable dont elles ont besoin pour exister dans le débat public et pour peser sur le cours des choses.
Notre seconde responsabilité de militants, c’est de faire un choix clair. Chacun est libre de son appréciation, et le débat, quand il est bien conduit, est tout à l’honneur de notre parti. Pour ma part, je vous appelle avec force à voter pour la motion A, conduite par Bertrand Delanoë et que j’ai signée. C’est une motion cohérente par son engagement réformiste et européen. C’est une motion qui veut remettre le parti au travail : elle propose, sur ma suggestion, des conventions thématiques sur tous les grands sujets à trancher par les militants. Elle ne confond pas 2008 et 2012, puisqu’elle dissocie le choix du premier secrétaire et le choix de notre candidat à la présidentielle, qui interviendra en 2011 selon des modalités qui seront choisies par les militants. C’est une motion équilibrée, puisqu’elle comporte des camarades d’expérience en même temps que des hommes et des femmes de renouveau. C’est enfin la seule motion à vocation majoritaire qui respecte vraiment les militants, en leur indiquant dès aujourd’hui quel est le chef d’équipe qu’elle propose pour animer le parti.
De votre vote dépend l’issue de notre congrès. Que la participation soit faible, et nos propositions seront affaiblies. Que les motions ne soient pas clairement départagées, et c’est à Reims, entre quelques hommes d’appareil, que risque de se jouer l’essentiel, au détriment de la souveraineté des choix militants. Il est décisif qu’une motion structure la future majorité afin que le Congrès soit un Congrès de changement et non d’arrangements. A vous, par votre vote, de donner une orientation claire à notre parti. A nous, ensemble, de réussir le cycle politique qui s’ouvre avec les élections européennes de 2009, se poursuit avec les régionales de 2010 et les cantonales et sénatoriales de 2011, pour s’achever en 2012 avec les présidentielles et les législatives.
Dans tous ces combats qui se préparent dès aujourd’hui et dont le sort se joue d’abord à Reims, vous pouvez compter sur moi.
Amitiés socialistes,
Pierre Moscovici