Mes chers camarades
C’est une grande joie pour moi de présenter, ce soir, devant les militants socialistes du pas de calais, notre contribution « besoin de gauche », dont le premier signataire est pierre Moscovici.
Mais c’est également une lourde responsabilité,car la fédération socialiste du pas de calais a une place à part dans notre parti.
A part, bien sur, parce qu’elle en constitue la première force militante,
qu’elle dispose d’un formidable réseau d’élus bien implantés sur ses territoires,
et qu’elle vient d’envoyer 12 députés sur 14 à l’assemblée nationale avec en plus le seul élu de gauche dès le premier tour récompense du travail de notre camarade Michel Lefait.
Et puis, également, c’est une fédération qui à toujours su, sous l’impulsion de Daniel Percheron et de Serge Janquin, se tenir à l’écart des querelles parisiennes.
Ici, dans nos assemblées, nous avons toujours préféré ce qui nous unis et nous rassemble à ce qui pourrait nous diviser et nous déchirer.
Nous sommes conscient de nos responsabilités.
Nous connaissons les espérances mises en nous par notre population plus durement touchée ici qu’ailleurs par les politiques libérales.
L’inégalité territoriale, nous connaissons.
Nous la vivons tous les jours et particulièrement dans notre bassin minier.
Chaque jour sur le terrain, dans nos sections, dans les permanences de nos élus nous voyons ces hommes et ces femmes touchés par la précarité, en recherche d’emploi, de logement, de soins, d’aide pour boucler les fins de mois qui commencent souvent le 15, si ce n’est avant.
Ici, nous savons pourquoi nous sommes socialistes,
nous savons pourquoi et pour qui nous nous battons.
C’est pour tout cela, mes chers camarades, que notre vote, le vote des socialistes du pas de calais pèsera lourd sur l’avenir de notre parti.
Alors pourquoi cette contribution ?
Pourquoi ce « besoin de gauche » ?
Besoin de gauche, car de partout dans ce pays montent des appels au secours, des appels de détresse, des appels à la résistance également d’hommes et de femmes de plus en plus nombreux touchés par la précarité et la pauvreté.
C’est une crise sociale et morale sans précédent que vient d’engendrer la rupture sarkozyste.
Crise sociale car jamais en France les inégalités n’auront été aussi criantes.
Inégalités devant l’emploi
Inégalités générationnelles
Inégalités territoriales
Inégalités devant la maladie
Inégalités dans l’accès à l’éducation et à la culture
Alors oui, mes chers camarades, l’ascenseur social est bloqué. Mais en plus, il est bloqué en mode descente accélérée.
Et c’est au moment ou nous en avons le plus besoin, que Sarkozy démantèle notre système de soins en transférant sur les ménages de plus en plus de charges par le biais des mutuelles, des forfaits et des déremboursements,
que Sarkozy démantèle nos service public avec comme dernier exemple la poste et la fin programmé des services de proximités,
que Sarkozy démantèle notre système éducatif. 13500 postes d’enseignants supprimés cette année.
Crise sociale donc mais également et surtout crise morale.
Quand tous les efforts exigés pèsent sur les plus modestes et les plus fragiles et que les plus riches s’abritent derrière un bouclier fiscal il y à là erreur économique, erreur idéologique erreur contre l’équité.
Même pour le RSA, mesure que nous aurions prise si nous étions en responsabilité, Sarkozy intègre les prélèvements sur les placements financiers dans le bouclier fiscal.
C’est-à-dire que c’est ceux qui épargnent pour leur retraite, pour se prémunir des coups durs de la vie qui seront taxé et q’une fois de plus les plus riches ceux qui peuvent spéculer en seront exemptés.
Alors oui mes chers camarades il y a crise morale quand le pouvoir politique privilégie à ce point la rente et l’héritage sur le travail et la production.
Et ce qui est vrai en France se retrouve partout dans le monde.
Nous assistons à une conjonction de crises sans précédents.
Crise économique
Crise financière
Crise immobilière
Crise énergétique
Crise alimentaire
Crise écologique
Ce capitalisme financier est devenu fou.
Et devant de tels dégâts, devant un tel désastre, devant un tel gâchis avec ces milliards partis en fumée, la droite continue à crier victoire, à afficher ses certitudes et à nous sommer de nous taire sous peine d’archaïsme.
Le vent de droite qui s’est levé aux états unis sous Reagan, qui s’est poursuivi sous Tatcher balaye aujourd’hui tous les pays occidentaux.
Même la vielle social démocratie suédoise à plié sous ses coups de boutoirs.
Alors oui face au défit idéologique que nous lance la droite il y à un vrai « besoin de gauche ».
Nous ne pouvons plus nous contenter d’une position défensive.
Nous ne pouvons plus nous contenter de réparer les dégats à la marge.
Il nous faut sortir du cadre de pensée dans lequel nous a enfermé la droite néo libérale.
C’est un véritable combat de refondation idéologique mais également philosophique et culturel que nous devons mener.
Car non mes chers camarades
Travailler plus pour gagner plus
La compétition exacerbés des hommes et des territoires
L’individualisme sanctifié
L’argent roi
Ne sont pas des valeurs de progrès
C’est là qu’est l’archaïsme. C’est là qu’est la régression. Nous devons nous réapproprier la flamme de la modernité et du progrès social.
C’est à cette refondation en profondeur de la société qu’il nous faut travailler. Pour cela il nous faut audace et imagination.
Nous ne pouvons puiser nos solutions dans les vieilles marmites idéologiques du xx siècle.
Nous avons comme socle notre déclaration de principe.
Et plutôt qu’un catalogue de mesure à la Prévert nous en appelons pour ce congrès à une méthodologie de travail.
Nous voulons engager la réflexion collective du parti sur 3 axes :
-Définir un nouveau modèle de développement capable de concilier économie, social et écologie, de permettre l’efficacité de la production et la juste répartition de la richesse produite, d’équilibrer intérêts collectifs et épanouissement individuels.
-Promouvoir l’égalité réelle ; donner plus à ceux qui partent dans la vie avec le plus d’handicaps ; au niveau de l’éducation, de la culture, de la santé, du logement.
-Enfin, réaffirmer notre engagement européen, car oui pour nous l’Europe est notre avenir.
Voilà ce à quoi nous appelons les militants socialistes
Voilà également pourquoi nous prônons un congrès de refondation, de rénovation et non un congrès de désignation d’un candidat aux présidentielles.
Alors oui bien sur mes camarades tout comme vous j’aimerai avoir à la tête du parti un leader comme François Mitterrand ou Lionel Jospin.
Un leader capable de transcender nos différences et nous unir dans l’action
Malheureusement malgré la richesse et le talent de nos dirigeant personne n’est en capacité d’assumer ce leadership.
Personne n’est capable de rassembler sur son nom une majorité stable et de garantir la cohésion du parti.
Si nous nous lançons dans un congrès de désignation, alors je vous le dit, mes chers camarade il n’y aura aucun vainqueur et un perdant : le parti socialiste qui continuera à se déchirer dans une lutte des égos.
Au combat des chefs nous préférons le choc des idées.
C’est pour cela que nous appelons tous ceux qui se retrouvent sur des lignes politiques clairs à se rassembler.
Qu’il se retrouve dans la sociale démocratie, le socialisme républicain ou un socialisme radical ce rassemblement doit être en capacité d’assurer une majorité soudée sur ses idées,
Capable
De faire fonctionner le parti
De promouvoir les débats
De respecter les minorités
D’appliquer fermement les décisions collectives
ET de lancer une offensive sans concession contre la droite et sa politique dévastatrice
C’est à ce prix et à ce prix seulement que nous serons à nouveau audible par l’ensemble des français.
Avec Pierre Moscovici nous en appelons à un large rassemblement de ceux qui se retrouve sur une ligne réformiste, proeuropéenne dans laquelle nous espérons avoir à nos côtés Martine Aubry et Bertrand Delanoe.
La désignation de notre candidat viendra en son temps, par une primaire ouverte aux forces de gauche pour donner à notre candidat toute la dynamique unitaire indispensable à sa victoire.
Enfin en ce qui concerne les alliances
Nous refusons de nous laisser aspirer par une extrême- gauche, engluée dans son nihilisme et sa démagogie,
Comme nous refusons de nous déporter sur notre droite pour rejoindre un modem qui tombera toujours du coté ou il penche c'est-à-dire à droite
Par contre nous voulons tendre la main à nos partenaires Ecologistes, Communistes, Mrc, Radicaux de gauche pour qu’ils nous rejoignent.
Nous ne pouvons plus concéder une partie de notre espace politique comme le fit Lionel Jospin en 2002 et qui nous coûtât si cher.
Seul un parti socialiste fort, uni, rassemblé dès le premier tour peut donner l’élan nécessaire à la victoire de la gauche.
Voilà
Voilà, mes chers camarade ce qu’est notre contribution « besoin de gauche »
Voilà ce que propose Pierre Moscovici et l’ensemble des signataires
Voilà ce que nous voulons pour un congrès réussi, un parti socialiste rénové
Et pour qu’enfin les hommes et les femmes de ce pays sachent que la gauche est de retour.
Merci mes chers camarades