CE TEXTE PUBLIÉ SUR LE BLOG DE L'AIGLON RÉSUME PARFAITEMENT LE CONGRÉS DE REIMS QUE NOUS AVONS VÉCU :
"J'étais à Reims pendant ces trois derniers jours et j'avoue en ressortir consterné. Personne n'a été capable du moindre compromis dans ce congrès. Tout le monde est persuadé d'avoir raison et d'être au centre des débats. Ou feint de l'être. Même le petit dernier, Benoit Hamon, qui n'a strictement aucune chance d'être élu, qui a le programme le plus à gauche et les alliés idéologiquement les plus encombrants pour 80% d'entre nous, a fait comme si le débat aurait dû tourner autour de lui.
Dans les tribunes ces militants hamonistes et aubrystes qui sifflent Ségolène, c'est pitoyable. Ces groupies ségolistes qui ricanent ou gloussent quand Martine parle, c'est affligeant. On ne s'écoute pas, on ne se respecte pas, on ne s'aime pas. Je n'ai vraiment pas apprécié ce que j'ai vu et entendu.
Tous ces psychodrames et ces clivages personnels sont usants. Personne ne ressort grandi de ce congrès. Ségolène a délivré un discours christique samedi totalement hallucinant. Bertrand n'a pas eu l'autorité et la présence nécessaires. Martine a habilement joué d'un ouvriérisme teinté de démagogie à gauche toute. Benoit a joué sa partition radicale en solitaire, droit dans ses bottes.
Alors que faire ? Voter. Heureusement il reste le vote des militants le 20 novembre. Ce que les chefs n'ont pas sû faire, à savoir trouver un accord sur un leader et une ligne, les militants ont l'occasion de le faire jeudi prochain. Et c'est normal, c'est bien à cause du vote des militants insuffisamment clair que chacun s'est crû autorisé à jouer sa carte. Le quatre-quart qui est ressorti du vote du 6 novembre a débouché sur la confusion la plus grande. Aux militants de corriger celà.
Il est vrai que si les leaders des motions A et D avaient trouvé un accord, peut-être que nous n'en serions pas là. Leur alliance dans ce congrès du fait de la seconde place inattendue de Bertrand est devenue compliquée par l'ambition manifeste de Martine Aubry poussée par ses soutiens. Elle n'a pas voulu de la logique qui aurait voulu que la seconde motion soit la plus légitime à chercher une solution alternative. Elle a mis Hamon en jeu pour se donner un rôle central, un Hamon dont chacun (sauf Bertrand) s'est piqué de reprendre les thèses. Jamais l'expression "un congrès se prend à gauche" n'est apparue plus juste. Du pipeau. De la démagogie. Des mensonges pour militants nostalgiques du grand soir. Le tropisme d'extrême gauche et la mauvaise conscience n'ont pas abandonné les excellences socialistes, au moins dans le discours. La crise est passée par là. Et pourtant, les 607 ou les 4x4 aux vitres fumées avec chauffeurs et gardes du corps encombraient le parking. Désolant.
Je vais me donner un temps de réflexion pour savoir quoi faire d'ici jeudi. Je n'ai pas de candidat. Delanoë après avoir tenté un pas de deux, s'est retiré. Il a préservé le minimum d'espace vital pour la suite, mais ce n'est pas glorieux. J'hésite. Pour l'heure je suis tenté par l'abstention, ce qui en soi n'est pas la solution. Il y a un choix à faire."